Chapelle Notre Dame de la Santé Début 16e siècle - rue des Trois Couronnes - Localiser sur un plan Edifices religieux Zoom de l'image Une petite chapelle D'après les actes notariés, on peut mieux imaginer la petite chapelle construite avec l'argent du legs de Jean de Saix, en 1527, destiné à la création de l'hôpital des pestiférés. Supportant l'arcature ogivale de la porte, les culs-de-lampe portent les armes effacées de la famille. Une garde fidèle était assurée dans cet endroit stratégique, passage étroit entre des bâtiments fortifiés ; l'hôpital servait alors de " maison forte, servant de rempart aux faubourgs ". On voit aujourd'hui la date de 1697 inscrite en clef de voûte, marquant la fin des travaux, et la trace de l'ancienne porte donnant sur la sacristie avec une amorce d'escalier. La réception des travaux eut lieu en 1698 avec plusieurs contestations. L'intérieur présente de belles voûtes à liernes et tiercerons que n'a pas entamées la période des guerres de religion. Les inondations ont fait plus de mal à la muraille dominant l'Aude. A l'époque, voisine de l'hôpital vieux, la chapelle était très fréquentée, comme de nos jours par les fidèles carcassonnais et les touristes. L'importance croissante de l'hôpital du bout du pont oblige à prolonger la chapelle sur l'Aude. Devant le nombre important de personnes valides hébergées dans notre hôpital, il fallait envisager de transformer la chapelle Notre-Dame de la Santé du Bout du Pont pour accueillir un plus grand nombre de fidèles, une indispensable initiative prise par les marguilliers actuels : le sieur Jean-Pierre Bru, marchand, les maîtres Vitalis Peyre, hôte, Pierre Tissier, Cordier et Jacques Séverac, bourrelier, en liaison avec le premier consul Antoine Laffon, bourgeois. On peut voir que les travaux sont déjà engagés, suivant le bail des travaux signé l'an dernier. Devant l'importance des frais, les responsables ont été heureux de bénéficier du legs effectué par les feus François Pradines et Bernarde Baux. Il a été d'abord question d'un bail en adjudication au moins disant que signèrent les frères Jean Jean Antoine Chavardès, Pierre Cezières et André Brau, maîtres-maçons. Le 18 décembre 1685, ils acceptaient d'agrandir la chapelle du côté d'autan sur la rivière d'Aude, étant donné qu'une muraille y avait déjà été construite pour résister aux inondations récentes, et consolider l'arcade refaite du pont. Une nouvelle travée Moyennant la somme importante de 2.400 livres, les entrepreneurs devaient donc démolir l'ancien chœur pierre par pierre, remblayer la berge de la rivière, prévoir des fondations solides, construire les murs et la voûte en conservant les mêmes mesures et en pierre de taille comme l'ensemble se présentait avant travaux. Le déplacement du chœur se ferait en avançant sur une longueur de 5 mètres en direction du fleuve et en construisant une nouvelle travée. Dans le chœur, pavé de grandes dalles, une porte sera ouverte pour accéder à la sacristie voûtée et ajoutée alors au midi. L'ensemble sera recouvert de tuiles canal. Les deux nouvelles fenêtres respecteront l'architecture et le style des anciennes. Entre les piliers du chœur, une niche en belle pierre blanche abritera une statue de la Vierge. Les entrepreneurs s'engageaient à terminer le travail en un an. Mais les difficultés de financement par les boursiers qui venaient d'engager les travaux de construction de l'hôpital général ralentissent les paiements successifs. Heureusement, car ce retard a incité un des marguilliers, Vitalis Peyre, à céder un morceau de terrain pour construire une sacristie plus grande qui s'étendra depuis Aude jusqu'à la deuxième travée de la chapelle. Dans ce but, ce trentième mai 1686, les marguilliers de la confrérie Notre-Dame de la Santé ont modifié et complété le précédent bail de travaux aux mêmes maçons en profitant d'une partie de la basse-cour cédée. De même, il faudra installer une ouverture grillée de fer sur la porte de la sacristie pour que, de l'étage on puisse entendre commodément la messe. Jean-Louis Bonnet – L'Indépendant du Jeudi 1er Juin 2000. En 1997 des travaux de restauration de la chapelle ont été entrepris, la place attenante à l'ouest se devait d'être réaménagée. Sous les conseils de l'Architecte en Chef des Bâtiments de France, les travaux ont consisté en une reprise du mur de protection côté Aude, un traitement de surface de la place elle-même et un réaménagement du trottoir et des abords de la chapelle. L'utilisation de matériaux de la région, tels que le grès de Carcassonne ou les galets récupérés lors des travaux de la Place Carnot, est l'un des points particuliers de cet aménagement aux abords d'un monument historique.